Quel est votre regard sur l’acte 3 de la décentralisation ?
Nous pensons que la réforme est bonne. Il faut faire évoluer les textes dans la mesure où le code des collectivités locales a été configuré depuis longtemps. Cela signifie tout simplement qu’il y a des situations, il faut le dire, qui sont complètement dépassées.
Vous avez eu la chance de participer aux commissions de travail sur l’acte 3, quelles sont les difficultés rencontrées ?
Nous étions sous la contrainte de la chose électorale parce que le processus a été déclenché à un an des élections locales. Pour une réforme de cette envergure, il fallait prendre plus de temps pour que tous les acteurs soient impliqués mais aussi pour que la vulgarisation soit faite comme elle se doit. Nous pensons aussi qu’il fallait donner plus de prérogatives aux collectivités locales avec les moyens qu’il faut. En fait, nous avons des difficultés énormes pour assurer la délégation de pouvoir  parce qu’on nous a transmis les compétences sans nous donner les moyens nécessaires.
Est-ce que cette nouvelle réforme aura des impacts à Guédiawaye ?
Guédiawaye gardera son statut de ville. D’ailleurs, c’est assez relatif, le territoire du département épousant le territoire de la ville, la ville va assumer les prérogatives de conseil départemental. Mais, il ne faut pas oublier que nous avons cinq communes d’arrondissement à Guédiawaye et elles deviennent des communes à part entière, des communes de plein exercice.  Dans la loi qui a été votée, les prérogatives sont presque les mêmes. Ce sont les décrets qui vont déterminer la répartition des responsabilités. Sinon nous aurons des difficultés dans la mise en œuvre de ces lois. Ce qui veut dire qu’impérativement, il doit y avoir des changements au point de vue de la gestion quotidienne des collectivités locales entre la ville qui jouera le rôle du département et les communes d’arrondissement qui deviennent des communes. Il y aura aussi des impacts par rapport au budget. Au niveau du nouveau code, les ex-communes d’arrondissement vont voir renforcer leurs prérogatives en termes de recettes et des dépenses. Mais pour pouvoir appréhender et quantifier cet impact,  il faut impérativement que les décrets soient précisés afin que la différence puisse se faire entre la prérogative de la ville et celle de la commune. N’empêche, nous sommes prêts à l’accueillir parce que Guédiawaye est ouverte aux innovations. L’essentiel est que cela puisse être quelque chose de positif.
A votre avis, est ce que les populations ont été sensibilisées sur la réforme ?
La caravane du ministère de l’aménagement du territoire, des collectivités locales est passée par là pour sensibiliser la population. Mais, nous pensons qu’il fallait avoir plus de temps pour entrer dans le fond du débat.
Le découpage est un problème récurrent à Guédiawaye, est ce que cet aspect a été pris en compte dans les travaux ?
À un moment, au niveau du travail sur l’acte 3 de la décentralisation, il y a une commission qui était intitulée "cohérence territoriale". Cette commission  avait comme prérogative de revoir le découpage. Mais, à un certain moment, cet aspect a été évacué.  Il ne faut pas oublier  que, historiquement, Guédiawaye était avec Pikine dans un grand département. Dans le découpage, vous pouvez voir qu’à Pikine, il y a 16 communes alors qu’à Guédiawaye il n’y en a que 5. Il faut élargir les bases de cette ville parce qu’elle n’est pas grande. La population dépasse 500 000 habitants. Dans ce petit territoire, nous pensons qu’une extension serait bénéfique à Guédiawaye. 

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