Rejoignez moi sur Facebook

jeudi 28 mars 2013

Macky Sall accède au pouvoir, la monnaie disparait et la société s’entretue pour survivre


Ce matin en venant au bureau, j’ai assisté à  une violente dispute dans le bus. En cette période du mois où les poches sont quasi vides et les clients fuient les taxis pour se réfugier dans les bus, les nerfs sont trop tendus et  il est très difficile de voyager calmement dans les cars. Dans celui où j’étais, un jeune homme a marché par inadvertance sur les pieds d’un monsieur alors qu’ils étaient tous les deux debout dans le car. Furieuse, la victime se met à crier au jeune homme et à le traiter de tous les noms. La réplique ne s’est pas fait attendre car au lieu de s’excuser, le jeune homme a trouvé déplacé la façon dont il a été traité alors que c’était juste un accident. Le car était sans dessus-dessous et tout le monde voulait y mettre son grain de sel en prenant parti pour l’un ou pour l’autre. Dans mon coin je me demandais si ce petit acte involontaire devait causer autant de bruits.
Plus tard au bureau, le coup de fil d’un mai m’a rappelé l’histoire du bus et j’ai commencé à cogiter comme une sociologue sur les comportements des gens et leurs motivations. Cet ami me donnait son impression sur l’an du Président  Macky Sall à la tête du Sénégal qui se résume en une seule phrase «  La disparition de la monnaie courante qui a comme conséquence la susceptibilité des populations ».
Dans un premier temps ça parait drôle mais en y réfléchissant  je me suis dise qu’il a peut être raison.
En effet, l’argent occupe une place importante dans la société, elle nourrit toutes relations et maintien la cohésion dans une société. Entre le père et sa famille, entre le mari et son épouse, entre le chauffeur et son client, entre le commerçant et son client, entre patron et son employé etc. dans toutes ces relations, l’argent occupe une place de choix.  Alors que devient une société sans argent ? Une société sans transaction ? J’ai repensé à l’incident du matin en me demandant si ce monsieur si nerveux et intolérant avait laissé de la dépense quotidienne chez lui. Je me demandais aussi si je le jeune homme a un emploi pour soutenir ses parents. Dans les deux cas, l’argent est toujours mis en relief.
Si on revient sur ce bilan du nouveau régime, l’on se rend compte que le SENEGAL est en train de vivre une crise financière sans précédant. L’argent ne circule plus et tous les nerfs sont tendus. Pour un rien les gens se battent comme des animaux, l’intolérance gagne du terrain. Mais a qui la faute de cette tension sociale ? Au régime en place ? Ce régime qui, dés son accession a commencé à nous parler de fuites de milliards, ce régime qui depuis un an, n’arrête pas de crier au voleurs sans en attraper de grands. Ils nous disent que 4 mille milliards de nos francs ont été transférés mais ils peinent à nous le prouver et à nous dire où sont jalousement gardés ces milliards. Ils nous disent que le fils de l’ancien président  a volé lui seul 690 milliards mais ils attendent encore les preuves. Cependant, dans un pays avec un système étatique qui fonctionne, comment autant d’argent peut –il disparaitre sans traces visibles ? Comment une personne peut-elle voler autant de milliard sans être soupçonné ? N’y aurait-il pas de complices très bien placés dans le système et qui sont des fonctionnaires payés par le peuple pour faire marcher le pays ? Ou étaient le ministère des finances, le trésor public ou même les contrôleurs financiers à cette période ? Vous ne nous direz pas que personne ne s’en est rendu compte jadis. Où est allé tout cet argent s’ils ne sont pas dans les comptes des incriminés ? Dans nos poches à nous peut être ? Je me pose cette question quand je pense au mode de vie des sénégalais et la façon dont nous cohabitons avec les politiques. Qui n’a jamais reçu une grande enveloppe financière des mains d’une personnalité à qui on a parrainé une soirée, un combat de lutte ou même une cérémonie religieuse ? Combien de personnes ont pu se rendre en pèlerinage avec un billet offert par tel ou tel ministre ? Dés lors, ne sommes nous pas tous des receleurs et par conséquent  aussi coupables ?
Le pays souffre aujourd’hui de faim et de soif alors que notre cher président est aphone. Mon ami me dirait encore avec le sourire aux lèvres «  Je vous l’avais pourtant dit, vous avez fait une grave erreur de casting. Vous vouliez que Wade parte et vous aviez les arguments, il va certainement partir mais vous n’avez pas suffisamment réfléchi au profil de celui qui viendra après Wade ».
Le président est muet, tandis que son premier ministre, au lieu de mettre en place des stratégies de relance des finances de notre pays, cherche  à nous divertir en s’attardant sur un bilan théorique et chimérique. Interpelé sur le développement de notre économie, il n’a trouvé comme réponse qu’à nous rappeler l’école où il a fait ses études supérieures. Etre sorti d’une prestigieuse école est une chose, mais mettre en applications les leçons apprises en est une autre. Etant le fils du père qu’il a eu, il n’est point surprenant qu’il fréquente les meilleurs écoles. Nous n’avons pas besoin de polémiques politiciennes, nous avons besoins d’argent pour sortir notre pays de sa situation désastreuse. Les investisseurs ont peur de placer leurs sous au Sénégal par ce qu’ils n’entendent parler que de vol ou de recel de milliards. Nous avons besoin d’un Etat capable. Un Etat efficient, un Etat juste.
Ramenez-nous nos sous s’il vous plait ou taisez-vous et laissez nous mourir de fin et de soif pour rendre comptes aux prochaines échéances électorales. C’est en ce moment là que nous vous demanderont votre bilan exhaustif pour pouvoir vous donner la note que vous mériterez.
Aminata NDIAYE

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire